Les chemins de Compostelle (3)

Le 24 décembre 2013
Et revoici début octobre, vendanges terminées, synonyme d’un nouveau départ sur les routes de Saint-Jacques. Pour la quatrième année consécutive, nous quittons nos pénates afin de rejoindre notre point d’arrivée de 2012: Aire-sur-l’Adour, dans le but de terminer neuf jours plus tard à Ronceveaux.

Cette première étape nous permet de contourner le lac du Broussau qui n’est autre qu’une digue en travers d’un petit ruisseau, mais qui vaut le coup d’œil. Et une fois de plus, il faut bien le reconnaître, nous progressons sous un ciel bleu azur. Comme nous ne sommes qu’à une cinquantaine de kilomètres de Pau, et avec un ciel pareil, la chaîne des Pyrénées nous parait toute proche.

Des clochers et des églises

Nous allons traverser moult petits villages avec l’apparition de quelques particularités comme le clocher-mur (Miramont, Sensacq, Pimbo), des clochers sur deux niveaux de taille différente (Uzan, Géus-d’Arzacq) et des intérieurs d’église où l’on peut découvrir quelque chose de relativement rare dans nos régions: les galeries Maslacq; Saint-Jean-le-Vieux ou encore Saint-Michel.

Entre les villages et leurs églises, et malgré quelques déclivités assez prononcées, nous traversons principalement des champs de maïs, sinon ce sont des pâtures pour les moutons. Il y a une grosse activité autour de cet élevage ovin, pour la viande bien sûr mais surtout pour le fromage (Etorki pour ne citer que lui).

Et ils sont bien nourris, j’en veux pour preuve des pâtures comme celle-ci, c’est aussi ras que sur un terrain de golf. Une particularité supplémentaire: Navarrenx, ville fortifiée et renforcée en 1538 par l’architecte italien Fabricio Siciliano. On pourrait croire à du Vauban, mais un siècle plus tôt (la porte Saint-Antoine; les remparts). Autre curiosité, le musée du cigare où l’on peut admirer deux cubaines rouler les cigares à la main.

De là s’en suivent les étapes vers Saint-Palais, Saint-Jean-le-Vieux, Saint-Jean-Pied-de-Port (au pied du col) puis la montée du col pour franchir les Pyrénées.

A la croisée des trois chemins

A la sortie de Saint-Palais on trouve, un peu avant Ostabat, une pierre discoïdale: la croix de Gibraltar, marquant le point de rencontre des trois chemins de Compostelle venant de Tours, Limoges et Le Puy. Saint-Jean-Pied-de-Port, la dernière ville étape avant d’attaquer les forts dénivelés, est célèbre pour sa rue où sont concentrés tous les hébergements pour pèlerins et qui d’un côté mène à la citadelle de Mendiguren et de l’autre à l’église Notre-Dame et son clocher juste au-dessus de la Nive.
Célèbre donc pour sa citadelle où l’on retrouve, cette fois, le coup de patte de Vauban.

Il ne nous reste plus qu’à attaquer la montée afin de franchir les Pyrénées. Un véritable retour à la nature: encore deux ou trois habitations sur les six kilomètres après Saint-Jean puis, de partout, des moutons, de la verdure et des champs de crocus. Une ascension un peu difficile car cette vallée est toujours très ventée et nous n’avons pas eu beau temps pour le dernier jour et pour dire vrai un froid glacial, mais nous avons pu admirer la Vierge de Biakorri peu avant de franchir le col de Bentarde (1337 m), puis le col de Lepoeder (1430 m) et enfin redescendre sur Roncevaux (950 m) où nous avons mangé une bonne garbure* pour nous réchauffer.

Et au passage, un petit clin d’œil à Roland, son épée Durandal et son cheval «Veillantif», qui font partie de la célébrité de Roncevaux.

*Garbure: soupe aux choux, spécialité gasconne.

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