Mélanie et Adrien au pays des Hobbits

Le 24 février 2015
La Nouvelle-Zélande est une véritable terre de contrastes: contraste entre North Island et South Island; entre ses glaciers et ses forêts tropicales; entre ses montagnes abruptes et ses plages sauvages; entre ses plaines verdoyantes et ses déserts arides; entre ses villes modernes et ses terres inoccupées; entre sa culture anglicane et maorie; etc.

Aotearoa, la «Terre du long nuage blanc», concilie donc, sur un espace plutôt restreint, des paysages en totale opposition. Entourées de tous côtés par l’océan Pacifique, les îles de la Nouvelle-Zélande sont les masses terrestres les plus isolées de toute la planète: 24 heures d’avion depuis la Suisse, 12 heures de décalage horaire… qui dit mieux?

À cheval sur des plaques tectoniques

Composée d’un archipel de plus de 700 îles, la Nouvelle-Zélande se situe à cheval sur deux plaques tectoniques qui sont à l’origine de ce paysage contrasté et de ces nombreux phénomènes naturels exceptionnels. En contrepartie, cela engendre de fréquents tremblements de terre et des activités volcaniques soutenues. En 2011, un terrible séisme d’une magnitude de 6,3 survient dans la région de Christchurch (principale ville de l’île du Sud), faisant 180 morts. La destruction d’une partie du centre-ville et de nombreux bâtiments historiques est encore visible quatre ans après.

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La majorité de la population se concentre sur l’île du Nord. Un tiers du pays est recouvert de parcs naturels et de réserves nationales, ce qui montre que la nature règne encore sur de vastes espaces. Si les premiers à occuper cette terre sauvage sont les colons polynésiens, c’est au début du XIXe siècle que les anglicans s’implantent sur l’île, engendrant les conséquences d’une colonisation européenne: destruction de la nature, ruée vers l’or, importation de maladies, anéantissement de la culture raffinée et organisée des Maoris, etc. Il faudra attendre 1947 pour que l’île proclame son indépendance et 1987 pour décréter le maori comme langue officielle. En 2011, la sortie mondiale du «Seigneur des anneaux», et dernièrement du «Hobbit», réalisé par le Néo-Zélandais Peter Jackson, offre une nouvelle visibilité au pays, attirant des millions de fans souhaitant découvrir les paysages authentiques de la Terre du Milieu. Le seul décor conservé est Hobbiton, le village des hobbits: un lieu magique, étrange et envoûtant tant il est incroyable de débarquer dans un endroit qui nous est pourtant déjà tellement familier. On marche dans les pas des personnages, grimpant les collines fleuries, buvant une bière attablé au comptoir du Green Dragon, se prélassant au bord de l’étang, etc. Malgré une organisation chronométrée à l’américaine, la magie opère et nous emporte dans l’univers fantastique de Tolkien, l’auteur de la trilogie écrite et adaptée en film.

L’île du Sud, véritable trésor

La North Island possède quelques bijoux étonnants, à l’instar de Cathedral Cove, impressionnantes formations rocheuses se dressant sur une plage de sable blanc ou encore Putangirua Pinnacles, étrange série d’aiguilles rocheuses, formées par l’effritement des sédiments durant les 120 000 dernières années. Autrement, les attractions principales sont essentiellement les activités géothermiques de la région de Rotorua: geysers, sources bouillonnantes, mares boueuses, lacs aux couleurs surprenantes, etc. Enfin, au centre de l’île, s’étend le Tongariro National Park, ses fameux cratères et son célèbre Mont Doom. Un trek permet ainsi de visiter ces espaces arides et inhabités, concentrant en 8 heures de marche une variété de paysages superbes.

Mais le véritable trésor de la Nouvelle-Zélande, c’est l’île du Sud: contrée plus sauvage que le temps semble, parfois, avoir oublié pendant des millénaires et que l’on atteint après une traversée de trois heures en ferry.

Difficile de parler du Abel Tasman National Park: les baies émeraudes et les côtes au granite scintillant étaient noyées sous une pluie torrentielle. Manque de chance quand on pense que c’est le seul endroit de l’île qui a toujours du soleil. La côte ouest, quant à elle, se caractérise par ses falaises plongeant à pic dans l’océan, ses plages sauvages, ses forêts humides. Les Pancakes Rocks sont la première attraction de la région: étranges couches successives de calcaires érodés, qui crachent sous forme d’embruns les vagues remontant les conduits de cheminée formés en leur sein. Impressionnant et singulier. La deuxième attraction sont les glaciers: Franz Joseph et Fox, faisant partie de la chaîne de montagne appelée Southern Alps, dont la superficie est supérieure à celle des Alpes européennes. Le point culminant de ce haut lieu, qui concentre les plus belles montagnes du pays, est le Mont Cook (3725 m). Des dizaines d’autres sommets de plus de 3000 m ont également été baptisés d’après le nom de grands navigateurs et explorateurs tels que Tasman, Magellan ou encore La Pérouse. L’originalité de ces glaciers est sans conteste l’environnement forestier tropical cohabitant avec la glace et la roche. Sa tristesse: les incessants hélicoptères qui viennent déposer les nombreux touristes souhaitant marcher sur un glacier. Une véritable industrie polluante et bruyante. Est-ce une des raisons qui réduit chaque année leurs langues de glace comme une peau de chagrin?

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Queenstown vaut le détour pour son magnifique lac Wakatipu et ses Remarkables – chaîne de montagne longeant les eaux miroitantes et portant bien leur nom. Son environnement est donc grandiose et spectaculaire. Autoproclamée «Capitale mondiale de l’aventure», les touristes y viennent essentiellement pour y trouver de l’adrénaline et des sensations fortes: jet boat, saut à l’élastique, parachute, etc. La contemplation du paysage semble secondaire: nous nous y rendions exclusivement pour ça. Et nous n’avons pas été déçus: la vue depuis le Ben Lomond est la plus belle des sensations. Au bout du lac, le Mount Aspiring National Park est un site aux beautés envoûtantes et totalement vierge, classé au patrimoine mondial. Un peu plus au nord, Wanaka, au bord du lac portant le même nom, est souvent comparée à une mini-Queenstown. Pourtant, nous sommes loin des foules qui surpeuplent sa «grande sœur». Le paysage est plus authentique, plus paisible, plus poétique. La vue depuis le Mount Iron donne un aperçu de 360° sur la région qui vaut son pesant d’or, tant les couleurs explosent dans des teintes automnales malgré la saison estivale. Un véritable coup de cœur!

Des oiseaux étonnants

Le sud de la South Island regroupe de nombreux fjords dans le Fiordland National Park, dont le plus connu est Milford Sound. Pour s’y rendre, il faut emprunter l’unique route qui part de Te Anau, sillonnant des forêts enchanteresses, longeant le Mirror Lake – dans lequel se reflète le panorama, traversant l’unique tunnel de Nouvelle-Zélande pour franchir les montagnes jusqu’à atterrir au bout du monde. Un paysage surprenant nous attend: des montagnes se jetant dans les ondes, crachant des centaines de cascades qui s’écoulent dans l’océan sous une voûte brumeuse. Un tableau magique, féérique et humide. Il faut donc voir Milford Sound sous la pluie. Et la pluie tombant 2 jours sur 3, le touriste voit souvent la fortune lui sourire. Parfois, sa bonne étoile lui permet également d’observer de prêt un kea, le seul perroquet de montagne du monde. Curieux et très intelligent, il se laisse approcher, ou plutôt s’approche par lui-même vers les voitures pour aller dévorer tout ce qui est en caoutchouc. C’est aussi la région qui possède le plus de kiwis, emblème national. Cependant, cet oiseau nocturne qui ne vole pas, en raison de ses ailes atrophiées, est très difficile à apercevoir.

Les lacs glaciaires de Tekapo et Pukaki, proches géographiquement mais aussi de par leur couleur turquoise, peuvent rivaliser avec les plus beaux lagons des mers tropicales. En effet, leurs eaux possèdent une teinte si étonnante qu’il faut le voir de ses propres yeux pour réellement le croire. Les Néo-Zélandais surnomment «Milk Water» ses eaux troubles contenant des sédiments en suspension provenant des glaciers. En stagnant à la surface, ils réverbèrent les rayons du soleil, créant ainsi cette couleur particulière. La région est également réputée pour les amoureux des étoiles. Le soir venu, si le ciel austral est exempt de nuages, il est possible d’observer très facilement la voie lactée depuis The Church of the Good Shepherd, tant ces cieux sont épargnés par la pollution lumineuse: exceptionnel!

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La Nouvelle-Zélande nous a ouvert ses portes, nous offrant ses paysages idylliques et sauvages, nous permettant d’évoluer dans l’univers fantastique du «Seigneur des anneaux». Il est bien triste de refermer le livre après ce petit mois de pérégrination, mais nous garderons à jamais en mémoire les beautés féériques de ce pays perdu au bout du monde.

Mélanie & Adrien, les voyageurs compulsifs

  1. Formidable ! Tant par la qualité du récit que celle des photos.
    S’il vous plait : continuez à voyager et à nous régaler de vos aventures.

    Merci du fond du cœur.

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