Escapade au Rajasthan

Le 2 juin 2015
Philippe et Élisabeth Chantre sont partis en novembre dernier à la découverte de l’Inde du Nord, en particulier du Rajasthan. Que ce soit par train, en jeep, en tuk-tuk, ou à dos d’éléphant, ils ont parcouru — en petit groupe accompagné — le pays des maharajas; aujourd’hui, ils nous offrent un reportage haut en couleurs.

À notre arrivée à Delhi, le dépaysement est total. La visite de la capitale commence par Old Delhi en rickshaws (cyclo-pousses) à travers des ruelles étroites où toutes les lignes électriques et téléphoniques s’entremêlent d’un immeuble à l’autre; suit la visite de Jama Masjid (la plus grande mosquée d’Inde).

C’est dimanche, la circulation est calme et bien des commerces ont baissé leur rideau de fer, mais l’ambiance, les couleurs et les odeurs sont déjà présentes. Un peu plus tard, c’est en petit bus que nous faisons un tour de ville, et nous découvrons cette fois-ci le côté moderne de Delhi. On voit le Raj Ghat (mémorial de Gandhi), le Fort rouge, la Porte de l’Inde, etc.

Le lendemain matin, nous rejoignons la gare principale de Delhi et prenons le train pour Ajmer. À la gare, un grand nombre de personnes vivent à même le sol, sur des cartons pour les plus chanceux, et c’est avec un regard discret que nous les contournons pour rejoindre le quai de notre train. Par respect pour ces gens, l’appareil photo demeure au fond du sac. D’Ajmer, notre bus nous emmène à Pushkar voir la foire aux chameaux, un des rassemblements les plus importants au monde, lieu de rendez-vous annuel des chameliers rajpoutes.

Instants de recueillement

Le village de Pushkar est bâti autour d’un lac sacré, l’un des lieux saints de l’hindouisme. Une ambiance particulière règne au coucher du soleil lorsque les pèlerins viennent se purifier dans le lac et accomplir leur puja (cérémonie des offrandes) sur fond de prières et de chants. Au moment de la prière, il nous faut sortir de l’eau, des gardes y veillent. Suit la visite de l’unique temple dédié au dieu Brahmâ, créateur de la trinité hindoue.

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Puis nous visitons les villes de:

  • Udaipur, la «ville blanche» du Rajasthan, ses éblouissants palais et lacs, le majestueux City Palace très richement décoré au bord du lac Pichola; c’était le plus vaste fort du Rajasthan. Le Lake Palace a été construit entre 1743 et 1746 sur une île du lac Pichola; c’était un des palais de villégiature des souverains d’Udaipur qui venaient y trouver la fraîcheur. Transformé au milieu du XXe siècle en hôtel de luxe, il a notamment servi de lieu de tournage pour les films suivants: Le Tigre du Bengale, Le Tombeau hindou, puis pour le film de la série des James Bond Octopussy avec Roger Moore, Le Joyau de la Couronne, etc.
  • Ranakpur, son célèbre temple Chaumukha, qui a plus de 500 ans et est dédié à Adinath, premier maître fondateur de la religion jaïniste. Il comprend 1444 piliers de marbre, tous différents, supportant 29 allées.
  • Jodhpur appelée la «ville bleue» et son imposant fort Mehrangarh du XVe siècle, aux portes du désert du Thar. L’on dit qu’en peignant les murs des maisons en bleu, il y aurait moins de moustiques!

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Envoûtantes volutes…

Nous sommes ensuite partis en jeep visiter l’arrière-pays à la rencontre des Bishnoïs pour lesquels la protection de l’environnement constitue la base de leur religion. Ils vivent de façon très rudimentaire, ne labourent pas eux-mêmes la terre pour ne pas tuer les animaux. Sur place, j’ai aussi participé à une petite séance de «fumette» d’opium, moi qui n’ai jamais touché une cigarette, ce fut une grande première!

  • Jaisalmer, la «cité d’or», aux magnifiques havelî, maisons de marchands richement décorées et sculptées dans le grès jaune.
  • Bikaner, ville du désert du Thar, pleine de charme.
  • Deshnok, avec le temple de Karni Mata dédié à ses milliers de rats, qui seraient la réincarnation d’une caste de musiciens locaux, les Charan, ressuscités par la sainte ermite Karni Mata. Elle avait promis à ces troubadours du désert qu’ils ne connaîtraient pas l’angoisse du Royaume des morts, mais se réincarneraient directement en rats sacrés après la déchéance de leur corps humain. Des rats, il y en a de partout, et n’oublions pas que la plupart des temples se visitent sans chaussure, voire souvent pieds nus!
  • Mandawa, véritable musée à ciel ouvert et ancienne étape de la route de la soie, c’est une des portes d’entrée sur le désert du Rajasthan.
  • Jaipur, capitale du Rajasthan, «ville rose» (les maisons sont peintes en rose, couleur chaleureuse et hospitalière), avec son célèbre palais des vents comptant 953 fenêtres incurvées qui permettait aux femmes de la cour royale de suivre la vie des citadins à l’extérieur du palais sans être vues.

L’impressionnant Fort Amber (rien que 100 ans pour sa construction!) juste à côté de Jaipur est situé sur une corniche qu’Elisabeth et moi-même avons gravie à dos d’éléphant.

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Enfin, nous quittons le Rajasthan et filons sur Agra dans l’Uttar Pradesh, réputée pour être le siège de l’une des sept nouvelles merveilles du monde, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité (UNESCO): je veux parler, bien sûr, du Taj Mahal. Ce magnifique mausolée de marbre blanc de Makrana, orné de multiples marqueteries de marbre et de pierres précieuses incrustées, a été érigé sous les ordres de l’empereur moghol Shah Jahan à la mort de son épouse. 20’000 hommes ont contribué à sa construction qui dura vingt-deux ans au XVIIe siècle. Il est devenu avec le temps, le symbole suprême de l’amour éternel.

À travers tout le pays, nous avons pu apprécier les couleurs vives des saris que portent la plupart des femmes et également les costumes traditionnels pour les hommes, plus particulièrement dans les campagnes, mais également dans les villes.

Les temples aux sculptures multiples sont une merveille à découvrir.

En visitant les nombreux et immenses palais du Rajasthan, on se rend bien compte de la vie qu’ont pu avoir les maharajas à cette époque. À la période contemporaine, une partie de ces bâtiments ont été transformés en hôtel ou musée.

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La religion, très présente, est un véritable mode de vie qui fait partie intégrante du quotidien et à un grand impact sur la vie de la plupart des Indiens. La population est composée de 80,4% d’hindous, de 13,4% de musulmans, 2,34% de chrétiens, de 1,9% de sikhs et de 0,77% de bouddhistes.

Les mariages arrangés sont encore très présents, plus à la campagne qu’à la ville, et comme plus des trois quarts de la population vivent à la campagne, les mœurs changent très lentement. La caste et la sous-caste, le statut social, le langage, les habitudes culinaires, mais surtout les horoscopes, doivent correspondre entre les futurs époux. Ce sont les parents ou les aînés qui se chargent des pourparlers et négociations du mariage et non les partenaires intéressés. Une fois les négociations bien engagées, les partenaires vont se rencontrer pour la première fois, une heure au maximum.

Dans les villes et villages, au milieu des ruelles, les vaches sacrées attendent une offrande. Si l’Indien la nourrit, il aura fait «bon karma». La bouse mélangée à de la paille, aplatie et séchée servira de combustible; mélangée à de l’argile, elle sera une matière parfaite pour le plâtrage des huttes. On ne parlera pas de ses propriétés antiseptiques efficaces. Le dieu Krishna est le protecteur des vaches. À Delhi, les vaches grasses appartiennent à un propriétaire. Cependant, les plus chétives ou celles qui ne produisent plus de lait, seront abandonnées et poussées à la rue par le propriétaire plutôt qu’envoyées à l’abattoir. Si une vache meurt dans une maison, son propriétaire doit faire le tour de toutes les villes sacrées de l’Inde en pèlerinage pour racheter son péché.

Si d’aventure vous partez en Inde, n’oubliez pas que le piéton n’est pas roi dans ce pays. Pour traverser une rue, bien que l’on roule à gauche en Inde, il faut regarder de toutes parts tant la circulation est désordonnée, les règles quasi inexistantes, les contresens très courants.

Sur les routes, rarement en bon état, on croise des camions lourdement chargés, des tracteurs transportant également la population locale sur une remorque, des bus avec une partie des passagers installés sur la galerie du toit, une famille à quatre sur une moto et de nombreuses vaches (sacrées) contemplant tout le trafic! Et j’en oublie certainement. La France pourrait leur fournir quelques fameux écriteaux «Trous en formation»!!! Un petit tour en tuk-tuk vous tente? Alors, n’oubliez pas de bien vous accrocher à tout ce que vous pouvez et ouvrez les yeux bien grands, tant cela est «sportif».

On dit que pour circuler en Inde, il faut un klaxon, de bons freins et surtout beaucoup de chance…

Philippe

  1. Superbe reportage!!
    Merci de nous faire voyager…

    Répondre

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