Notre Japon — Kyoto

Le 20 août 2016
Pour rejoindre des cousins italiens installés professionnellement à Tokyo, Carine et Armel sont partis au Japon pendant quinze jours en avril, période particulièrement propice pour les sakura (cerisiers en fleurs).
Voici le deuxième des trois volets de ce magnifique reportage, centré sur Kyoto.

Ville de près de 1.5 million d’habitants, Kyoto fut la capital du Japon de 794 à 1868. Entourée de montagnes, avec quelques 2000 temples, sanctuaires et palais, cette ville est considérée comme la capitale culturelle et artistique de l’archipel.

Palais impérial (Kyoto-gosho)

En 784, l’empereur Kanmu déplaça la capitale de Nara à Kyoto. Y fut construit le premier palais impérial en bois comme c’était la coutume. A chaque incendie, on reconstruisait un nouveau palais temporaire qui devenait de facto le palais impérial. Ainsi, au fil du temps, les palais successifs ont été déplacés pour aboutir au lieu actuel.

Entouré de murs recouverts de tuiles, ce palais mesure 450 mètres sur 250 pour une superficie totale de 110 000 m2.

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Château Nijo

Le Nijô-jô n’est pas aussi impressionnant que le château de Himeji, mais il est néanmoins un détour recommandé pour le visiteur qui commence à se lasser des temples et des sanctuaires, qui sont ce que Kyoto présente comme attraction touristique principale. Le château se compose de deux séries de fortifications (chacune avec un mur et une douve), avec deux palais, le Ninomaru et le Honmaru. Le plus impressionnant, le Ninomaru, était la résidence à Kyoto des shoguns de la famille Tokugawa, et il est richement décoré avec de la feuille d’or et des panneaux coulissants peints. Le palais est presque entièrement bâti en bois de cyprès du Japon. Les jardins du château sont assez vastes, agrémentés de pruniers et de cerisiers. Ils ont été imaginés par l’un des plus grands maîtres en la matière, Kobori Enshu. Il est possible de voir le jardin dans sa globalité depuis le haut des remparts, en même temps qu’une partie de la ville.

Comme son nom l’indique, Nijô-jô se trouve le long de la «deuxième avenue», c’est à dire plutôt au nord de la ville. Il est accessible par le métro (station Nijôjô-mae) et le bus (station Nijôjô-mae). Le château Nijo-jo est classé au patrimoine mondial de l’humanité et est entouré de magnifiques jardins et de remparts de pierres qui rappellent ceux du palais impérial de Tokyo. Outre son élégance architecturale au style prisé des samouraïs, le principal attrait de ce château est la visite de l’intérieur, qui permet de mieux comprendre l’histoire du pays à l’époque des shoguns, ces dictateurs militaires qui dirigèrent le Japon avant l’ouverture de l’ère Meiji. C’est ici en effet que le quinzième shogun (1868) déclara que la souveraineté revenait à l’empereur, mettant fin à 270 années de règne militaire Tokugawa. Cet événement capital marque la fin du Moyen-Âge japonais et l’entrée dans la modernité de l’ère Meiji. La scène est reconstituée dans la chambre Ohirama Ichi no ma du château. Vous pourrez également admirer les magnifiques peintures qui ornent les portes coulissantes des 33 pièces du château. La sobriété des lieux est frappante, pas un meuble, pas une décoration superflue. Seuls quelques 800 tatamis recouvrent le sol. L’une des spécificités du château est son «parquet rossignol» qui, quand on marche dessus, émet des sifflements caractéristiques destinés à alerter le shogun de votre présence, les assassinats et trahisons étant fréquents à l’époque.

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Temple Ginkakuji (Pavillon d’argent)

Bien que connu sous le nom de Ginkaku-ji, le nom officiel du temple est Jisho-ji. Il a été construit en 1482 par le shogun Ashikaga Yoshimasa, qui voulait rivaliser avec Kinkaku-ji, le pavillon d’or, construit par son grand-père Ashikaga Yoshimitsu. Son intention était de couvrir le pavillon d’argent, mais à cause de l’intensification de la guerre Onin, qui avait éclaté quelques années plus tôt, en 1467, la construction a été arrêtée et le pavillon n’a jamais été couvert d’argent. Le bâtiment, qui devait être un monument ostentatoire, est maintenant pris en exemple pour montrer le raffinement dans la simplicité de la culture japonaise. Son surnom lui vient aussi de la couleur du sable utilisé dans le jardin quand la lune vient s’y refléter. Ginkakuji est un temple zen, décoré avec un jardin de sable et de pierres. Un cône de sable tronqué se trouve à l’entrée, il est dit qu’il symbolise le Mont Fuji. Le sable et les bâtiments du temple sont eux-mêmes perdus dans un jardin de mousses, parsemé de petits points d’eau. Il est possible de voir une partie de la ville depuis le chemin dudit jardin, qui monte sur quelques centaines de mètres dans la montagne. Le Pavillon d’Argent est dédié à la divinité Kannon. Il s’agit là d’un temple très attachant, à taille humaine. Mais ce lieu, situé dans un magnifique jardin, est l’illustration même d’une nouvelle esthétique, d’un goût très raffiné, qui doit beaucoup à la doctrine du bouddhisme zen.

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Temple To-ji

Tô-ji, le temple de l’est, se trouve au sud-ouest de la gare de Kyoto. Le temple est doté d’un grand jardin, avec un étang et des tortues, au fond duquel se trouve une célèbre pagode à cinq étages, la plus haute du Japon. Elle est l’attraction principale du temple, reconnue à travers tout le Japon, mais Tô-ji renferme d’autres curiosités intéressantes. Le temple fait presque office de musée (et, comme dans un musée, il est interdit de prendre des photos à l’intérieur): des statues de Bouddhas et de divinités inspirées de la mythologie indienne – notamment Yakushi Nyorai représenté avec ses douze généraux autour de lui – et beaucoup d’autres artefacts anciens sont exposés dans la pénombre de trois bâtiments différents.

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Pavillon d’or Kinkakuji

Construit à la fin du XIVe siècle, reconstruit à l’identique au début des années 50 suite à un incendie, ce temple bouddhiste est entièrement recouvert de feuilles d’or et surmontée par un phénix doré. Il est entouré d’un superbe jardin, dont les éléments s’organisent autour de l’étang.

Dans les années 1220, le site abrite la villa Kitayamadai de Saionji Kintsune (1171-1244, chef du clan Saionji qui fait partie d’une branche des Fujiwara) ainsi que le temple Saionji, inauguré en 1224. En 1397, Yoshimitsu (1358-1408) achète le site au clan Saionji et commence à y construire une nouvelle villa, Kitayamaden, en faisant de son mieux pour en faire un lieu exceptionnel, destiné à accueillir plusieurs reliques bouddhistes. Il y réside jusqu’à sa mort. Après sa mort et conformément à ses volontés, son fils Yochimochi en fait un temple Zen de l’école Rinzai.

Le temple a été incendié plusieurs fois pendant la guerre d’Onin (1467-1477) et seul le pavillon d’or a survécu. Le jardin a cependant gardé son aspect de l’époque.

En 1987, il est rénové et reçoit une nouvelle couche, cinq fois plus épaisse, de feuilles d’or. Il semblerait que la nouvelle couche de feuilles d’or aurait été enduite d’un vernis-laque à base d’urushiol (l’huile produite par le sumac vénéneux) pour ainsi préserver la couche d’or contre les intempéries. Cette laque était utilisée autrefois pour protéger différentes choses utilisées par l’homme, comme les armes, œuvres d’art, objets ménager et même les meubles.

En 1994, le Pavillon d’or est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Pontocho

Pontochô est un quartier nocturne, coincé entre la rivière Kamo-gawa et Kawaramachi-dôri, et s’étendant de Shijô à Sanjô. L’entrelacs de ruelles serrées n’est pas forcément rassurant, mais le quartier est extrêmement sûr et calme. De petites portes s’ouvrent sur des restaurants, qui vont du yakitori bon marché au restaurant de haute qualité. On trouve aussi des salons de thé. Pontocho a été un quartier de geishas, et il est possible (bien que rare) d’en voir. Le quartier a une apparence authentique. Un petit canal court en son milieu, et les maisons ont un air typiquement japonais. La nuit, les ruelles sont éclairées par des lanternes rouges.

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Sanctuaire Yasaka

Yasaka est l’un des très rares sanctuaires shintoïstes de Kyoto, réputée pour ses temples bouddhistes. C’est pourtant l’un des plus importants bâtiments religieux de la ville: de là part, chaque année, la Gion Matsuri, une fête vieille de plus de mille ans. Dans l’allée à l’entrée du sanctuaire, de nombreux étals vendent des souvenirs «typiquement japonais», souvent d’un prix élevé. Dans la cour, il est possible d’acheter des prédictions, ou des porte-bonheurs et, comme dans les temples, de faire ajouter une calligraphie portant le nom du sanctuaire à un livre de calligraphies. Le sanctuaire est proche du parc Maruyama, grandiose en mars et en avril, lors de la floraison des cerisiers.

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Le chemin de la Philosophie

Le chemin de la Philosophie longe plusieurs temples du nord-est de Kyoto. Ainsi appelé car le philosophe Japonais, Kintaro Nishida, aimait à marcher sous ses cerisiers; il relie le Pavillon d’Argent, Ginkakuji, au nord, au sanctuaire Nyakuoji Jinja au sud. La route commence après le Pavillon d’Argent. Elle suit un petit canal bordé de cerisiers nains. Sur le chemin, de nombreux petits temples, un cimetière japonais et un sanctuaire dédié aux souris valent le détour.

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Gion

Gion est un quartier ancien de Kyoto. Des bâtiments à l’architecture traditionnelle côtoient des boutiques d’art local. C’est aussi là qu’on a le plus de chances de voir des geishas: une école de maiko (apprentie geisha) se trouve dans Gion, et il arrive d’en voir, seules ou en groupe, se dirigeant chez des clients le soir. La plupart des ochayas de Gion, les établissements où se rendent les geishas, sont des lieux très privés et très exclusifs. Gion le jour est assez calme, dès qu’on rentre dans les ruelles. Seule Shijô est très fréquentée: bordée de petites boutiques, elle mène au sanctuaire Yasaka.

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  1. Tout simplement MAGNIFIQUE!
    Bises à tous.
    Yves et Christiane

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  2. Merci pour ce magnifique reportage qui nous fait rêver. Bises

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  3. Bonjour Armel,

    Ton reportage très bien détaillé me reporte quinze à vingt ans en arrière, étant allé plus de quinze fois au Japon pour mon travail, sans parler de mon premier voyage d’un mois en 1970.
    J’allais en particulier, à chaque voyage passer au minimum un week end à Kyoto.
    Je descendais chaque fois dans l’hôtel en face de l’entrée du Nijo Castle et dans cet hôtel, à chaque fois j’assistais à de merveilleux mariages japonais avec de magnifiques kimonos pour les dames.
    Le quartier de Gion m’a ramené à Août 1986, où j’ai eu la chance d’assister au Gion Festival et de monter dans des chars du défilé.
    J’étais chaque fois guidé par mon correspondant japonais, qui était de Kyoto et très fier de me faire visiter tous les lieux prestigieux, ils sont nombreux, de sa ville.

    Bravo pour cet excellent reportage.
    J’aimerais bien faire découvrir ce pays à Nicole.

    Je t’embrasse

    François

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    • Magnifique reportage qui invite à la rêverie les yeux ouverts sur de sublimes paysages empreints de douceur et de volupté.
      Merci et bonnes vacances à tous
      Françoise Chirouzes.

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  4. Magnifique ! Que de beaux souvenirs !
    Véronique

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