Notre Japon — Nara

Le 2 novembre 2016
Pour rejoindre des cousins italiens installés professionnellement à Tokyo, Carine et Armel sont partis au Japon pendant quinze jours en avril, période particulièrement propice pour les sakura (cerisiers en fleurs).
Voici le dernier des trois volets de ce magnifique reportage, centré sur Nara, Kamakura et le Mont Fuji.

NARA

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Fondée en 710, la ville de Nara fut la première capitale du Japon pendant 74 ans. Cette cité ancienne est entourée de collines boisées, de temples et de parcs.

Todai-ji

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Le Todai-ji est un temple bouddhiste; il est le centre des écoles Kegon et Ritsu, mais toutes les branches du bouddhisme japonais y sont étudiées et le site comprend de nombreux temples et sanctuaires annexes. Dans l’enceinte se trouve la plus grande construction en bois au monde, le Daibutsu-den (Salle du Grand Bouddha), qui abrite une statue colossale en bronze du Bouddha Vairocana appelée Daibutsu, c’est-à-dire «Grand Bouddha». Le bâtiment, d’une largeur de huit travées de piliers (soit 57 mètres), est un tiers plus petit que le temple d’origine qui en comprenait douze.

De nombreux bâtiments secondaires ont été groupés autour de la Salle du Grand Bouddha à flanc de coteau du mont Wakakusa. Parmi eux, le Kaidan-in, le Shoso-in, ancien grenier qui fut transformé en entrepôt d’objets d’art et le Hokke-do, réputé pour sa collection de sculptures du VIIIe siècle. Le rôle du temple est étroitement lié à la fonction impériale, les rites et cérémonies qui s’y déroulent devant protéger le pays et la famille de l’empereur.

Le temple, construit au VIIIe siècle, est détruit et reconstruit presque intégralement deux fois au cours de son histoire, au XIIe et au XVIe siècle. Son édification sous l’égide de l’empereur Shomu entre 745 et 752 requiert la mobilisation de toutes les ressources du jeune État japonais et grève durablement les finances publiques. Le monumentalisme inédit du projet traduit l’idéal politique de Shomu: un État centralisé fondé sur le bouddhisme. Par la religion, l’empereur compte accroître le contrôle encore lâche de la cour impériale sur les provinces en établissant un vaste réseau de temples à travers tout le pays, réunis sous la coupe du Todai-ji. Toutefois, la puissance des temples de Nara devient telle au VIIIe siècle qu’elle donne l’impression de pouvoir même menacer l’hégémonie de la cour, conduisant les empereurs à des mesures fiscales et politiques importantes, notamment le déplacement de la capitale. Le Todai-ji joue ainsi un rôle politique et religieux prépondérant durant quelques décennies, son influence déclinant ensuite peu à peu, ce qui entraîne des difficultés majeures pour la gestion de ses domaines répartis dans tout le pays. Toutefois, symbole de l’empereur et de l’État, le Todai-ji verra se mobiliser pleinement le gouvernement et la population pour sa reconstruction après les destructions de 1180 et de 1567 en raison de guerres civiles.

De nos jours, le Todai-ji est toujours actif et sa communauté de moines tient les rites et cérémonies annuels ou quotidiens nécessaires, dont le plus important reste la cérémonie de l’eau et du feu nommée Shuni-e. Le temple figure enfin au patrimoine mondial de l’UNESCO et nombre de ses bâtiments ou biens sont classés au patrimoine culturel du Japon.

Kasuga

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Le Kasuga-taisha est un sanctuaire shinto de la ville de Nara. Établi en 768 et reconstruit plusieurs fois au cours des siècles, c’est le mausolée de la famille Fujiwara. L’intérieur est célèbre pour ses nombreuses lanternes de bronze.

Le chemin jusqu’au Kasuga-taisha passe par le parc de Nara où des cerfs sika apprivoisés errent librement. Plus de deux mille lanternes en pierre longent la voie et un millier de lanternes en métal sont suspendues aux avant-toits de ses corridors. 

KAMAKURA

Kamakura revêt une importance historique pour le Japon. En 1192, le shogun Minamoto Yoritomo décida d’installer sa nouvelle capitale à Kamakura, y déplaçant du même coup le centre politique du Japon. C’était l’époque où les shoguns prenaient le dessus sur l’empereur (Mikado). Le gouvernement de Kamakura domina le Japon pendant plus d’un siècle, jusqu’en 1333.

Kamakura est située à une heure de Tokyo. C’est une petite ville côtière, émaillée de temples à l’atmosphère feutrée. De la présence du gouvernement féodal, elle garde aujourd’hui un héritage historique de toute première importance.

Le Temple Engakiji, fut construit en 1282 pour commémorer la mort des soldats japonais et mongols morts pendant la tentative d’invasion mongole du Japon. Le Temple Kenchoji construit en 1253 est d’inspiration chinoise. Le sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu est situé près de la gare de Kamakura. Le «Hongu» ou édifice principal du sanctuaire s’ouvre sur une vue magnifique de la ville de Kamakura. Le Musée des Trésors Nationaux de Kamakura propose plus de 2 000 trésors provenant des temples de Kamakura et change ses expositions tous les mois. Mais c’est le Grand Bouddha de bronze, bien sûr, qui attire à Kamakura le plus grand nombre de visiteurs. Le Temple Hasedara, célèbre par son édifice principal en bois et son magnifique jardin de style japonais, règne par sa splendeur sur toute la ville.

Temple Engakuji

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Fondé au XIIIe siècle, c’est le second parmi les grands temples zen de Kamakura. Il abrite une célèbre statue en bois du Bouddha, et sa cloche du temple est classée Trésor national. L’accès au temple est très spectaculaire avec sa volée de marches encadrée par de grands cèdres.

Sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu

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Avec plus de neuf millions de visiteurs par an, le Sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu est le symbole de la vieille capitale. Le sanctuaire a été fondé par Minamoto Yoritoshi, ancêtre du shogun Minamoto Yorimoto l’instaurateur du gouvernement féodal de Kamakura qui régna sur le Japon de 1192 à 1333. Les environs du sanctuaire regorgent de lieux d’intérêts: le trésor, les jardins avec des étangs et les restes d’un arbre ginko gigantesque dont on disait qu’il était vieux de 1000 ans, avant qu’il ne soit frappé par la foudre le 10 mars 2010. Il faut gravir 61 marches de pierre pour accéder au bâtiment principal du sanctuaire.

Grand Bouddha

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Le Grand Bouddha ou «Daibutsu» est une statue géante de 11,4 mètres de haut et de 122 tonnes qui médite en position du lotus, sous la voûte céleste. Il est fait de plaques de bronze assemblées sur une structure creuse et il est possible de pénétrer dans le monument. Il fut achevé en 1252 grâce à Minamoto Yorimoto pour rivaliser avec le Bouddha de Nara qui était alors plus imposant.

Temple Hokoku-ji

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Dans l’enceinte du temple Hokoku-ji, la bambouseraie est un lieu un peu éloigné du centre-ville où règne une grande sérénité entretenue par le jardin zen de pierres à l’intérieur du temple.

Ce sont plus de 2000 bambous qui trônent dans ce qui était auparavant une annexe du temple.

MONT FUJI

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Le Mont Fuji, (Fuji-san) est une montagne du centre du Japon qui se trouve sur la côte sud de l’île de Honshū, au sud-ouest de l’agglomération de Tokyo. Avec 3 776 mètres d’altitude, il est le point culminant du Japon. Situé dans une région où se rejoignent les plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine, la montagne est un stratovolcan toujours considéré comme actif, sa dernière éruption s’étant produite fin 1707, bien que le risque éruptif soit actuellement considéré comme faible.

A son sommet a été construit un observatoire météorologique et malgré les conditions climatiques rigoureuses, la montagne est une destination extrêmement populaire en particulier pour les Japonais, qu’ils soient shintoïstes ou bouddhistes, en raison de sa forme caractéristique et du symbolisme religieux traditionnel qu’il représente. Il a ainsi été le sujet principal ou le cadre de nombreuses œuvres artistiques, notamment picturales au cours des siècles. Pourtant, cette fréquentation fragilise l’environnement. Aussi, le 22 juin 2013, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO sous le titre «Fuji-san, lieu sacré et source d’inspiration artistique».

Notre visite de ce site mythique relève du gag. Difficile de trouver sur place un tour organisé pour découvrir le Mont Fuji. La secrétaire de notre cousin nous a déniché ce voyage: rendez-vous dans un hall d’hôtel à 7h15 pour un départ en bus à 7h30. Premier arrêt devant un autre hôtel pour prendre des passagers supplémentaires. Arrivée vers 8h30 à la gare routière pour changer de bus. Départ de la gare routière avec 35 minutes de retard. Un arrêt sur l’autoroute sur une aire au milieu des collines et pas de Mont Fuji. Comme nous avons pris du retard, changement de programme et direction le déjeuner au milieu d’une zone industrielle: je dois être le seul touriste à faire une photo du Mont Fuji dans un décor pareil! Départ pour le Mont Fuji, enfin. Mais pas question de s’arrêter pour faire une ou deux photos, il faut respecter l’horaire car l’accès est très réglementé et le timing doit être respecté à la lettre (ah la rigueur japonaise!). Les seules photos seront faites par la fenêtre du bus! Arrivée sur un parking (5e étape) pour faire «la photo»: imaginez-vous au pied de la tour Eiffel et vouloir l’immortaliser; heureusement, les Japonais ont eu la bonne idée de tailler les sapins pour que nous puissions en profiter: résultat, une montagne de terre avec un peu de blanc au sommet. Et pas question de sortir du parking pour chercher un meilleur angle. Frustrant mais notre prochaine étape promet d’être très intéressante car la ville de Hakoné, petite bourgade de 14 000 habitants renommée pour ses sources chaudes et sa richesse culturelle et architecturale, a su conserver ses maisons traditionnelles en bois. Le bus passe bien par Hakoné mais ne s’arrête pas, il file vers un lac de montagne dénué de charme pour une «croisière» d’un quart d’heure sur un bateau qui se veut être la réplique des vapeurs du Mississipi. Toujours pas de Mont Fuji. Le bateau nous dépose au pied d’un téléphérique qui nous fera grimper au sommet d’une montagne d’où nous pourrions enfin admirer de loin ce mythe! Mais non, Fuji-san est maintenant dans les nuages. Il nous faudra revenir!

  1. Excellent reportage, qui avec ce troisième épisode, nous aura donné une image complète et précise du patrimoine et de l’histoire du Japon.
    Maintenant qu’Armel nous a mis l’eau à la bouche, nous allons lui demander d’organiser un charter pour nous emmener tous visiter ce pays, avec lui comme guide.

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