L’Amérique du Sud peut être perçue comme une variété de cultures produites par de grands empires précolombiens, mais malheureusement anéantie par la conquête espagnole. En effet, au XVIe siècle, presque tout le continent sud-américain tombe entre les mains des Espagnols et des Portugais. C’est avant tout la soif des métaux précieux qui attire les «conquistadors» sur le sol américain. Cette irruption européenne a pour conséquence le déracinement et la persécution de ses peuples indigènes, ainsi que leur décimation par, entre autres, l’importation d’épidémies du Vieux-Continent. Colonies, dictatures, volonté d’indépendance, drogues, hyperinflation, crises, etc.: les républiques sud-américaines possèdent un passé riche en rebondissements mais également un futur prometteur. Même si elles sont encore nombreuses à être politiquement instables, stagnant dans la pauvreté, la richesse de leurs ressources naturelles et un certain dynamisme économique semblent ouvrir à ce continent un horizon, on l’espère, un peu plus dégagé.

En découvrant sur l’internet des images tirées d’expéditions de voyageurs séjournant dans les déserts andins, nous avons eu un véritable coup de foudre pour la diversité de ces paysages: étendues désertiques, montagnes d’ocre, lacs multicolores, vallées de geysers, canyons aux formes fantasmagoriques, etc. Ces régions, peu fréquentées en dehors des villes, ont déployé tous leurs arguments pour nous convaincre de convoler en justes noces dans cet hémisphère sud en octobre 2015.

Argentine

Arrivée à Buenos Aires (1) avec une visite express de ses quartiers historiques. Considérée comme le «Paris de l’Amérique du Sud», la capitale de l’Argentine se présente comme l’une des villes les plus élégantes et actives du continent. Majoritairement peuplée de descendants de colons venus d’Europe (Italie, Espagne, France), cet héritage se retrouve dans les divers quartiers de la ville. Les grandes avenues du centre rappellent la «Gran Via» de Madrid; le quartier de «La Boca», avec ses maisons en tôle aux couleurs chatoyantes, fait étrangement penser à Naples; et les hôtels particuliers à l’architecture française de la «Recoleta» évoquent Paris. Des figures historiques comme Eva Perón ou fantaisistes comme Mafalda peuplent les secteurs qui se rattachent à leur existence ou création. Si Buenos Aires est une ville moderne et dynamique, c’est surtout le soir que la cité s’éveille: bars, cafés, restaurants, théâtres; la fièvre emporte les Argentins au rythme des pas de danse du tango.

Afin d’entamer notre circuit en Argentine, nous prenons un vol interne en direction la ville de Salta (2). Cette cité vaut le détour pour ses belles demeures coloniales, ses tremblements de terre au petit-déjeuner (5,9 sur l’échelle de Richter quand même, et au deuxième étage, ça fait bouger les plafonniers) et ses rues quadrillées aux priorités de droite qui peuvent vite devenir un enfer lors d’une fête locale (nous n’avons néanmoins pas réussi à résoudre deux mystères routiers: pourquoi les Argentins aiment se garer en plein milieu de la rue et pourquoi ils s’évertuent à vouloir se mettre à deux voitures côte à côte sur des routes prévues pour une seule voie). Salta est également un très bon point de départ pour aller visiter la Quebrada de las Conchas (3/4/5). Sculptées par l’eau puis l’érosion (la zone était submergée par les océans il y a environ deux millions d’années), les roches de ce paysage aride et spectaculaire offrent l’un des plus beaux décors de la région. Ravins, dunes, rochers aux formes évocatrices (le crapaud, les châteaux, la gorge du diable, etc.) où se mélangent le rouge et l’ocre, on traverse cet interminable canyon en rêvant secrètement que jamais il ne prenne fin. Il en va de même pour la Quebrada de las Flechas (6/7), dans la région de Cafayate. Cette formation rocheuse, dont les formes font penser à des flèches, expose un paysage minéral des plus incroyables. Les roches, érodées par le vent, pointent majestueusement vers le ciel et peuvent atteindre jusqu’à 20 mètres, leurs couleurs variant selon la luminosité. Notre périple continue avec la traversée du Parc national Los Cardones (8/9) près de Cachi, panorama tout droit sorti d’un vieux western. S’étendant sur près de 65’000 hectares, et entre 2600 m et 5300 m d’altitude, cette région désertique et rocailleuse possède une espèce protégée de cactus (le cactus candélabre ou cardón) qui peut atteindre jusqu’à trois mètres de hauteur et l’âge vénérable de 300 ans. Pour retourner à la civilisation, il nous faut passer la Cuesta del Obispo (10), l’un des cols les plus spectaculaires de la région: une impressionnante route en zigzag qui culmine à plus de 3000 m. Afin d’atteindre la frontière Bolivienne, il faut effectuer une dernière traversée de la Quebrada de Humahuaca (11) et sa fameuse «palette du peintre» (visuellement quelque peu endommagée par la civilisation posée juste à ses pieds) ainsi que dépasser le tropique du Capricorne (12).

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Bolivie

Arrivée dans la ville de Tupiza (2850 m… pourtant, c’est un vrai four!) avec notre chauffeur privé (qui ne parle que l’espagnol, nous tenons à le souligner, nous qui n’avons suivi que huit cours avant notre départ! Les journées s’apprêtent à être longues… et silencieuses). Cette localité ne doit son intérêt qu’à sa situation géographique (proche de la frontière argentine, bon point de départ pour le Salar d’Uyuni, etc.) et à son magnifique panorama sur la cordillère des Chichas. Nous profitons néanmoins de sortir de la ville par nos propres moyens afin d’aller visiter à pied la «Puerta del Diablo» (13/14) qui nous laisse entrevoir, entre ses rochers, l’intrigant chemin qui devrait nous conduire à la «Valle de los Machos» (15) (nos pyramides d’Euseigne n’ont rien à envier aux boliviennes… enfin presque) et au «Cañon del Inca». Le retour en bus, parmi les autochtones, nous laissera un souvenir des plus intimes. C’est de Tupiza que nous commençons donc notre circuit en Bolivie, sur des routes chaotiques, sans aucune signalisation ou repérage qui nous permettrait de savoir où nous sommes et vers où nous nous dirigeons. C’est apparemment la piste qui fut le théâtre de l’édition 2014 du Dakar. Nous faisons donc entièrement confiance à notre chauffeur Criso. Malgré la difficulté de communiquer avec lui, il se donne de la peine pour nous expliquer le paysage, nous concocter des repas typiques boliviens (lama, charqui – viande séchée de lama –, quinoa, etc.) et nous installer une table nappée avec des chaises toujours dans des lieux extraordinaires. Parfois, une viscacha (16) tente de s’approcher, dans l’espoir d’obtenir un morceau de notre repas. Ils semblent être moins craintifs que les vigognes qui fuient à l’instant même où elles nous aperçoivent. Les lamas (17) et les alpagas (descendants domestiqués des vigognes), quant à eux, se laissent très facilement approcher, de par leur habitude du contact humain.

Nous arrivons à Uyuni et visitons son fameux cimetière de trains (18). Le chemin de fer reliait autrefois Uyuni à Antofagasta (Chili) pour le commerce des métaux, en raison de son emplacement à proximité des mines d’argent de Potosí. Malheureusement, la crise du minerai et les tensions politiques avec le Chili (la Bolivie lui réclame un accès à l’océan Pacifique, territoires perdus lors du «Traité de paix et d’amitié» signé en 1903, marquant la fin de la guerre du Pacifique), Uyuni fut quelque peu abandonnée, tout comme une dizaine de trains, dans le désert à 3600 m d’altitude. Transformé en une véritable attraction touristique, ces trains fantômes, rouillés, penchés, délaissés dans les tourbillons de poussière, semblent attendre éternellement le jour où ils pourront à nouveau sillonner les rails. Un lieu à la fois unique, mélancolique et poétique. En fin de journée, nous arrivons dans notre hôtel Luna Salada (19), l’un des hôtels les plus extravagants au monde, puisque construit entièrement en brique de sel du Salar d’Uyuni. Le lieu est magique. Et il y a même des toilettes, de l’eau chaude (mais faut pas être pressé), du chauffage, l’électricité et un restaurant.

Le lendemain, visite du Salar d’Uyuni (20/21): 12’000 km2, 40 m d’épaisseur, il est considéré comme le désert de sel le plus grand du monde et possède un tiers des réserves de lithium exploitables sur notre planète. Dans cet enfer blanc, quelques centaines d’hommes piochent et creusent à longueur d’année, payés une misère, pour dégager des briques de sel non iodé. Cet espace reste néanmoins fascinant: mirages, effets optiques, losanges craquelés, ce désert semble toucher le ciel et n’être contenu que par la présence des chaînes de montagne qui l’entourent au loin, dont le célèbre volcan Tunupa (22). Quelques îles parsèment l’étendue ivoirienne (on les appelle «îles» du fait de la présence d’eau qui recouvre l’étendue de sel certains jours dans l’année, ne laissant dépasser que ces quelques formations rocheuses), la plus touristique étant celle d’Incahuasi (23), en raison de ses cactus énormes. Nous continuons notre exploration de la Bolivie avec le Paseo del Leon (24), canyon ocre et beige aux multiples abris sous roche et aux touffes punk de Yareta. Nous poursuivons avec ce qu’on appelle la Route des Joyaux (25/26/27/28/29/30). Ces joyaux des Andes sont de petits lacs (lagunas) aux couleurs saisissantes, chacun possédant sa propre nuance, situés entre 4000 m et 4200 m. Ce sont également l’habitat de trois sortes de flamants roses. Nous terminons notre journée dans l’unique hôtel de la région du désert de Siloli (31), possédant des salles de bain, du chauffage, de l’électricité et un restaurant. La vue est spectaculaire, le calme et la plénitude qui se dégage de ce désert aride nous ferait presque oublier le froid et le vent glacial une fois le soleil couchant. Lorsque la nuit tombe et que les températures descendent à passer -20°, offrant un écart de presque 40° avec la journée, notre chambre chauffée est un réel réconfort (du moins pour Mélanie, Adrien était prêt à se geler les doigts pour deux photos de plus). Dans l’espace repas, nous faisons la connaissance d’un couple de Genevois, deux grands globe-trotteurs, et nous échangeons nos souvenirs de vacances. Le monde est décidément très petit. Le lendemain, nous voilà partis à l’aube pour sillonner plus en profondeur le désert de Siloli, découvrir le fameux Árbol del Piedra (32), une pierre de 5 m de haut donnant l’illusion qu’il s’agit ici d’un arbre minéral poussé directement du sol aride, et la réserve nationale d’Eduardo Avaroa. Créée en 1973, elle vise à préserver l’écosystème de cette région de plus de 7000 km2 avec une altitude moyenne de 4000 m. On y trouve, entre autres choses, la Laguna Colorada (33), lac où prédominent les tons rougeâtres en raison des sédiments déposés sur la surface et des pigments d’un certain type d’algue dont sont friands les trois espèces de flamants qui se sont appropriés les lieux; le Sol de Mañana (34), situé à 5000 m d’altitude, ressemblant à un champ de geysers dans une zone désertique géothermique et où l’on peut sans autre se balader entre les jets d’eau bouillante et les marmites de boue avoisinant les 40° sans aucune barrière; la Laguna Verde (35), lac possédant la particularité de changer de couleur pendant la journée suivant l’intensité et la direction du vent, pouvant ainsi s’apparenter à un miroir ou à une émeraude; etc.
Après cette dernière journée de découverte en Bolivie, nous faisons nos adieux à notre chauffeur Criso et traversons la frontière pour découvrir un nouveau pays qui nous accueille à bras ouverts: le Chili.

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Chili

La ville de San Pedro de Atacama est notre point de chute pour les trois prochains jours d’exploration du désert d’Atacama et de sa région. Située à 2440 m d’altitude, cette petite ville (village?) de maisons en adobe (briques de terre et de paille séchées au soleil) est le principal lieu touristique de la région. Et pour cause: les rues principales consistent en une succession d’hôtels, restaurants, agences organisant des excursions, boutiques souvenirs, etc. Pour notre première soirée, l’agence nous offre une veillée insolite pour l’observation des étoiles (36): et, en effet, quelle observation! Le lieu est propice à cette activité, le désert d’Atacama étant décrit comme l’un des meilleurs endroits au monde d’où l’on peut observer le ciel et découvrir notre univers. Après une introduction rapide en français, nous pouvons accéder au plus grand parc de télescopes publics d’Amérique du Sud, équipés d’oculaires de haute qualité garantissant des vues impressionnantes des objets célestes. Jamais la lune ne nous a semblé si proche, si accessible. Une très belle expérience. Nous sommes rentrés avec des étoiles plein les yeux.

Avec notre nouvelle voiture chilienne (on vous passe les deux heures de retard pour nous la livrer), nous voilà parti pour explorer le Salar d’Atacama (37), le plus grand désert de sel du pays. Sous un soleil de plomb, malgré les 2500 m d’altitude, nous naviguons entre les lagunes, les croûtes de sel, les vaguelettes pétrifiées et les flamants roses. Le désert d’Atacama étant le plus sec de la planète, l’air y est parfaitement pur, ce qui permet d’observer jusqu’à perte de vue la fin du Salar à plus de 70 kilomètres. Nous enchaînons ensuite avec deux lacs perdus dans la Réserve Nationale Los Flamencos (38/39): les Lagunes Miscanti (40) et Meñiques (41). Après une piste qui serpente à travers les steppes sauvages à plus de 4’000 m d’altitude, surgissent ces deux splendides joyaux couleur émeraude, au pied des volcans enneigés, dans un calme absolu. Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises. Quelques kilomètres plus loin, un col permet de traverser la frontière argentine en passant par la Laguna de Piedras Rojas (42). Nous débouchons sur cet altiplano d’une beauté à couper le souffle: des pierres rouges, d’origine volcanique, aux formes étranges et géométriques, se découpant sur un fond turquoise (la lagune), gris (les montagnes), blanc (les volcans enneigés) et bleu (le ciel). Un vent balaye ce paysage mythique, qui semble surgir d’une autre planète, faisant trembler la surface des gouilles formées par endroit sur la roche pourpre. Nous sommes seuls face à cette nature envoûtante, dans un silence quasi religieux que seul la mélodie des rafales vient troubler ponctuellement. Difficile de nous arracher de ce lieu fascinant. Sur le chemin du retour, un renard de Magellan (43) vient nous saluer et réclamer un biscuit contre une photo. Tout se monnaye en Amérique du Sud.

Le deuxième jour, nous aurions souhaité profiter de notre acclimatation à l’altitude pour aller faire une belle randonnée sur un volcan à plus de 5500 m. Mais le temps mitigé et une nuque bloquée du côté de la gente féminine (qui a dit que ce n’était pas une bonne idée de s’endormir dans un 4×4 sur une piste défoncée?) nous ont forcé à changer nos plans. Direction un col menant à une vue imprenable sur le volcan Licancabur (44) (à la frontière Chili-Bolivie), une zone désertique avec des rochers aux formes multiples et parfois même humanoïdes (Monges da pacana (45)), et une zone marécageuse (46) et très venteuse où les vigognes aiment venir paître (tout comme les camping-cars suisse allemands). En rentrant, nous décidons de nous rendre à la Valle della Luna (47/48/49), grosse attraction touristique de la région, mais qui vaut néanmoins le détour pour ses paysages séléniques impressionnants, formes naturelles taillées dans la roche par l’érosion du vent. La Lune, que nous observions il y a à peine 2 jours dans le télescope, s’étend là, juste devant nos yeux. Nous avons atteint l’astre lunaire et tel Armstrong, nous laissons les traces de nos pas sur son sol sableux. Nous faisons une petite marche qui nous mène dans des parties souterraines où seule la lumière de nos appareils photos guide nos foulées. Sur une crête, le coucher du soleil apporte une teinte orangée et rosée qui nous transporte cette fois-ci sur Mars où nous observons les trois Marias (50), sculptures naturelles. Décidément, l’Amérique du Sud possède des trésors naturels incroyables!

Le troisième jour, debout à 4 h du matin pour un départ matinal vers les Geysers de Tatio (51/52) afin d’arriver avant le lever du soleil. En effet, ce sont durant ces heures qui précèdent le lever du jour que les 80 geysers sont les plus spectaculaires. De plus, la différence de température entre l’air à 4320 m et les zones actives (il peut faire jusqu’à -20°C durant la nuit) permet d’admirer la formation des cheminées de vapeur. Il fait frisquet lorsque nous arrivons parmi les premiers sur le site. A nouveau, ce secteur est l’un des plus touristiques de la région, attirant un très grand nombre de visiteurs par jour. La journée ne faisant que commencer, nous décidons de nous rendre dans un autre lieu: la valle Arcoiris (53) (Arc-en-ciel). Et elle porte divinement bien son nom: une multitude de couleurs viennent exploser dans ce canyon rocheux, créant une peinture irisée et ondulée. Nous avions vu la palette du peintre en Argentine. Nous voilà avec celle, plus intimiste, du Chili. Sur le retour, nous faisons un crochet à Hierbas Buenas (54), un site d’art rupestre. Les pétroglyphes sont nombreux, représentant essentiellement des animaux tels que les lamas, les renards et les flamants. A l’époque préhispanique, ce lieu servait d’étape aux caravaniers qui y faisaient du troc. Mais l’homme moderne n’a, hélas, pas encore pu déchiffrer cet art graphique formant un mode de communication. Pour notre dernière soirée à Atacama, nous décidons d’aller dans le restaurant le plus cher de la ville afin d’y goûter la spécialité du coin: un ceviche de saumon (poisson cru mariné dans du citron vert, d’où le restaurant le plus cher… et le plus propre). Un délice pour cette préparation que le Chili – tout comme le Pérou d’ailleurs – prétend avoir inventée…!

Notre dernière matinée, avant de reprendre l’avion pour la capitale, nous décidons de la passer en visitant la Valle della Muerte (55), canyon fait de roches et de dunes de sable, sur lesquelles les touristes font du sandboard. Il fait très chaud dans cette cuvette désertique. N’ayant vu la Valle della Luna (56) qu’en fin de journée, avec le soleil couchant, nous décidons d’y retourner une dernière fois en plein jour, afin d’avoir une luminosité différente et de grimper aux sommets des rochers que nous n’avions pu escalader lors de notre première visite. Toujours aussi envoûtant. C’est donc avec regret que nous partons en direction de l’aéroport de Calama, quittant la région d’Atacama et ses délicieux biscuits sucrés au quinoa.

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Santiago

Difficile de retourner dans une grande ville comme Santiago (57) après avoir vécu ces dernières semaines dans une nature aride et sauvage. Car Santiago, il faut le savoir, est situé dans une cuvette, entre la Cordillère des Andes et la Cordillère de la Costa. De ce fait, les six millions d’habitants aidant, la pollution stagne méchamment au-dessus de la cité, gâchant la magnifique vue que l’on pourrait avoir sur les montagnes enneigées. Au cours des dernières années, Santiago a dû même adopter des lois pour diminuer les niveaux de pollution atmosphérique. On peut rajouter à son air impur le premier prix des secousses sismiques. En effet, le Chili, de par le fait qu’il se situe sur la zone de contact entre la plaque tectonique de Nazca et celle sud-américaine, est le pays le plus sismique de la planète, devant le Japon. Par jour, il peut y avoir jusqu’à neuf tremblements de terre dans la ville, que l’on ressent plus ou moins fortement. Pour notre part, notre expérience sismique de Salta a été l’unique sensation ressentie véritablement. Santiago nous a paru d’un calme plat, sismiquement parlant. Elle reste néanmoins une capitale cosmopolite et vivante.

Nous profitons de notre dernière soirée en sol américain pour découvrir le quartier d’Abogado, connu pour ses bars et pour ses restaurants, et nous dénicher une bonne table afin de terminer en beauté notre séjour. Le lendemain, nous avons une petite journée pour sillonner la ville avec notre guide francophone et notre chauffeur. Nous explorons donc les différents quartiers politiques, économiques et culturels de la cité, les deux collines les plus connues – Santa Lucía et San Cristobal, qui nous offre une vue sur le nuage de pollution (et à l’arrière, les montagnes aux neiges éternelles que l’on devine) –, les différents styles d’architecture influencés par les nombreux colons européens débarqués dès le XVIe siècle, les multiples églises, etc. A nouveau, les architectures modernes et de style plus ancien se côtoient et se mélangent de manière naturelle. Les nouveaux bâtiments sont construits dans une architecture antisismique d’avant-garde et même les édifices historiques classés se doivent de suivre le mouvement (la façade originale est conservée et l’intérieur refaite avec les nouvelles normes). En fin de journée, nous sommes déposés à l’aéroport, fatigués mais heureux d’avoir pu découvrir autant de choses extraordinaires en si peu de temps.

L’Amérique du Sud nous a entrouvert ses portes et accueillis à bras ouverts: nous ne sommes pas prêts de les refermer. Il nous reste encore tant de choses à explorer dans ses différents pays, tant de lieux naturels et sauvages à parcourir… plus qu’à négocier nos vacances! Hasta la vista!

Mélanie & Adrien